QUESTIONS EXISTENTIELLES

QUESTIONS EXISTENTIELLES

Menu

Donner et recevoir

597 Unité dans la dualité

597 Unité dans la dualité

L’ego est incapable de donner. Comme il s’identifie à un être séparé du tout, donc de l’abon­dance universelle, il ressent une constante impression de manque et le besoin de quelque chose d’extérieur à lui pour survivre en tant qu’individu. Il vit toujours dans le besoin, l’avidité et le désir, et donc dans l’attente, pour trouver la sécurité et la satisfaction qui ne peuvent exister dans la séparation.

Que pourrait-il donner quand il a l’impression de ne pas avoir assez, et que ce qu’il a pourrait lui échapper à tout moment ? S’il donne, il exigera ou attendra toujours quelque chose en retour, si possible plus que ce qu’il donne. Ce n’est pas du don, c’est du commerce. Le véritable don n’attend rien en retour, n’a pas d’agenda caché.

Le monde de victimes, tel qu’il est perçu par l’ego, est une lutte constante pour obtenir, pour recevoir, pour gagner plus. Mais ce n’est jamais assez, car la victime est insatiable.

L’argent, dans nos sociétés, est le plus urgent besoin de la plupart des gens, car il permet d’assu­rer, semble-t-il, la survie matérielle. Pour lui, l’ego est prêt à devenir un esclave, ou à se prostituer. Mais l’ego n’a pas que des désirs matériels, il est aussi avide d’amour, de reconnaissance, de res­pect, de connaissances, de loisirs, de renommée, de succès, de bonheur, de plaisir.

Cette quête incessante pour ce qui semble manquer masque la réalité et empêche de simplement vivre et de jouir de l’abondance que la nature donne sans compter à tous ses enfants. 

Au lieu de vivre paisiblement dans le présent, la croyance du manque projette l’ego dans un futur illusoire et l’incite à imaginer des buts, des stratégies et des activités pour essayer de satisfaire ses désirs, mais ne rencontre que déceptions et frustrations.

Les demandes de l’ego se heurtent inévitablement à la peur de perdre des autres ego, et sont la cause de tous les conflits. Tant qu’il y a désir, il ne peut pas y avoir de paix. Même le désir pour la paix crée la guerre. Car tout désir est une non-acceptation des choses telles qu’elles sont, et il impo­se en même temps ses conditions pour les changer.

Comment trouver la paix, alors ? En cessant de demander quoi que ce soit ; et d’attendre quoi que ce soit. Car l’attente est une demande non exprimée. Un non-dit, souvent plus pernicieux que la demande. C’est une pratique difficile, car elle va à l’encontre des habitudes et des croyances de l’ego.

La croyance, par exemple, que si on ne demande rien on ne recevra rien. Pour se rendre compte que cette croyance est fausse, il faut avoir la patience d’attendre. Car l’univers n’est pas un parte­naire commercial ni une institution établie pour répondre à nos revendications. Il sait parfaitement ce dont chacun a besoin et le délivre toujours au moment opportun.

Alors, nous constatons que rien ne manque : ce qui nous échoit dans l’instant est ce dont nous avons besoin. Il n’y a plus de désirs, car nous avons réalisé que nous sommes le tout, et nous baignons dans son abondance. L’émerveillement devant la profusion illimitée de la manifestation engendre la générosité. Comme nous avons tout, nous pouvons tout donner.

 

31 octobre 2013, Chiang Mai

Site créé par Pierre Wittmann
X