QUESTIONS EXISTENTIELLES

QUESTIONS EXISTENTIELLES

Menu

Destin

596 Unité dans la dualité

596 Unité dans la dualité

Comme je ressentais un certain inconfort devant le mot « destin », je l’ai cherché dans le Petit Robert pour voir exactement ce qu’il signifie :

1/ Puissance qui, selon certaines croyances, fixerait de façon irrévocable le cours des événements.

2/ Ensemble des événements contingents (hasard) ou non (fatalité) qui composent la vie d’un être humain, considérés comme résultant de causes distinctes de sa volonté.

3/ Le cours de l’existence considéré comme pouvant être modifié par celui qui la vit.

Le sens de « destin » est donc très vague, puisqu’il qualifie trois visions de la réalité très diffé­rentes, et même contradictoires. Notre vie est régie, soit par une puissance supérieure ou divine, soit par un système de causalité (aléatoire ou prédéterminé) qui échappe à notre autorité, soit par notre propre volonté. Le destin est en fait une manière élégante et évasive de répondre à la question « pourquoi », qui donne une réponse vague, hypothétique et peu crédible, mais signifie toujours « je ne sais pas ».

Pourquoi suis-je un être humain vivant sur cette planète ?

Pourquoi suis-je né dans ce pays, dans ce milieu, dans cette famille, avec ce corps physique, ce caractère, ces talents et ces défauts ?

Pourquoi ces événements se sont-ils produits dans ma vie : accidents et maladies, rencontres et séparations, succès ou échecs, plaisirs ou drames ?

Parce que c’était mon destin ! Quel que soit le sens qu’on donne à ce mot, qui peut d’ailleurs changer selon les moments et les circonstances.

Le monde relatif dans lequel nous vivons est basé sur plusieurs croyances qui nous permettent de le rendre cohérent. Une de ces croyances est la causalité, qui est une conséquence de la croyance dans le temps, le temps linéaire, où les événements se succèdent dans l’ordre chronologique, qui se déroule du passé vers le futur en passant par le présent. La croyance en la causalité nous incite à vouloir comprendre le fonctionnement des choses, du monde et de nous-mêmes, avec la logique du mental. Tout ce qui se produit doit avoir une cause, une raison, un sens. Et lorsque nous ne les trouvons pas, nous ressentons un inconfort, et pour ne pas nous avouer notre échec, nous invoquons le destin, tantôt dans l’un de ses sens, tantôt dans un autre, ce qui montre bien notre totale incompé­tence à comprendre le sens de notre vie et des événements qui la constituent.

Nous n’acceptons pas inconditionnellement tout ce qui nous arrive, car si c’était le cas nous ne nous poserions jamais la question pourquoi. Mais si nous cherchons la cause, la raison, c’est parce qu’en fait nous cherchons un coupable, que nous pourrions accuser de ce qui n’aurait pas dû nous arriver. Et là nous retombons sur les trois sortes de destin : le coupable c’est soit Dieu (ou la Pure Conscience), soit le monde extérieur (les autres, nos parents, la société, notre conditionnement, la nature, le code génétique, l’univers, les astres, le hasard, notre bonne ou mauvaise fortune), soit nous-même (notre ego, notre libre arbitre, notre karma, nos conflits intérieurs).

 

13 juin 2016, Cabrières d’Aigues

Site créé par Pierre Wittmann
X