QUESTIONS EXISTENTIELLES

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Ranger le passé 

582 Les trois visions
582 Les trois visions

Mon classement, ou rangement, avance, je m’y tiens, même s’il commence à m’ennuyer et que je serais tenté de le laisser tomber ; mais mon attirance pour l’ordre et mon manque d’énergie pour commencer de nouvelles choses me permettent pour l’instant de continuer, peut-être encore une semaine. Ainsi les listes de mes idées, de mes dossiers et de toutes les choses que j’aimerais ou aurais aimé faire un jour, seront répertoriées et mémorisées sur une disquette. Est-ce que j’en aurais l’esprit plus libre pour autant ? C’est le passé : est-ce que j’en ai encore besoin ? Est-ce que je suis capable de l’abandonner ? Qu’y a-t-il là-dedans dont j’aurais encore besoin un jour (à part quelques informations fonctionnelles), ou que je ferais un jour ? Faut-il brûler tout ça comme j’ai brûlé mes cahiers d’école ? En attendant, le passé est là et il est ce qu’il est. 

Une solution serait de cesser d’accumuler tant de choses ; mais rien que d’écrire ces Pages* est une nouvelle accumulation. Une façon de s’en libérer est de publier, que ce soit sous forme imprimée ou sur l’internet. C’est vrai que les passages de mon Journal que je viens de relire sont bons, et pourraient très bien être publiés, mais c’est un gros travail ; et le premier est de les transcrire. Est-il sage de consacrer tout ce temps à des textes du passé au lieu d’écrire de nouvelles choses… ou alors faire les deux. J’avais l’idée d’intégrer dans le Journal les Notes de Dharma et les Notes de peinture, des Notes de lecture et d’autres documents et informations : en fait, toute l’essence des documents et dossiers que je suis en train de trier. C’est un gros travail, mais dont l’idée me plaît. 

Est-ce un attachement à mon passé, à ce moi qui a fait toutes ces études et ces expériences ? C’est presque un travail d’historien. Est-ce que ma petite personne a vraiment un intérêt pour autrui ? Ou n’est-ce que mon orgueil qui parle ? Sans doute, car je viens de consulter le tarot et cela ne semble pas être un projet essentiel ; surtout quand je sais que la tranquillité et la liberté se trouvent dans le renoncement à tout projet… Je continue à relire chaque jour Éric Baret*, mais ce n’est pas encore intégré, semble-t-il. Peut-être n’ai-je pas encore passé assez de temps sur ces souvenirs du passé pour voir qu’ils sont inutiles, qu’ils créent de la souffrance et que c’est le moment de les oublier. La mémoire et notre histoire sont précisément les causes de la souffrance, selon Éric Baret.


Pages : une des tâches de la voie de l’artiste (The Artist’s Way, de Julia Cameron) qui consiste à écrire trois pages par jour. À l’époque où je faisais cette pratique, mon Journal était devenu les Pages.

* Baret (Éric) (né en 1953) : disciple de Jean Klein, Éric Baret enseigne le shivaïsme tantrique du Cachemire. Il est devenu mon principal maître spirituel depuis notre rencontre en 2002.

 

17 novembre 2002, Chiang Mai

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